Suc Du latin sucus, succus, sève. En biologie, le mot "suc" désigne un liquide organique produit par sécrétion et contenant des enzymes.
Suc
biliaire - Suc
duodénal - Suc entérique - Suc gastrique - Suc intestinal - Suc pancréatique
Suc duodénal
Gastroentérologie, médecine biologique, endocrinologie
et métabolismes - [Angl. : Duodenal juice] N. m. * suc : du latin sucus, succus, sève, en biologie : liquide organique
produit par sécrétion et contenant des enzymes ; * duodénal : du latin duodenum digitorum [duodén(o)-, duodénal], signifiant douze doigts de long
et relatif au duodénum, première portion de l’intestin grêle, ainsi nommée car
sa longueur avait été évaluée à douze travers de doigts.
Le suc duodénal contient essentiellement une entérokinase (enzyme) et des
hormones. L'entérokinase transforme le trypsinogène en trypsine et active
d'autres enzymes : saccharases, maltases, lactases et peptidases. Parmi les
hormones duodénales : la sécrétine qui neutralise l'acidité du chyme sortant de
l'estomac, de façon que le suc pancréatique puisse agir, et contrôle la
sécrétion des bicarbonates par le pancréas.
Autres hormones : la CKK
(cholécystokinine) ou CKK-PZ (cholécystokinine-pancréozymine) qui est
responsable des contractions de la vésicule biliaire et de l'arrivée de la bile,
via le canal cholédoque, dans le duodénum, ainsi que du contrôle de la
sécrétion des enzymes ; l'hépatocrinine qui stimule les sécrétions hépatiques. Haut de page
Suc biliaire
Gastroentérologie, médecine biologique, endocrinologie
et métabolismes - [Angl. : Biliary juice] N. m. * suc : du latin sucus, succus, sève, en biologie : liquide organique
produit par sécrétion et contenant des enzymes ; * biliaire : du latin bilis [bile, -bilie, -biliaire, -biline], liquide jaunâtre sécrété par le
foie ; relatif à la bile.
La bile (ou suc biliaire) est sécrétée par les cellules du foie et contribue de
façon déterminante à la digestion des graisses. De couleur jaune verdâtre et de
saveur amère, elle contient 97,5% d'eau, des électrolytes (substances en
solution dans l'eau sous forme d'ions), 0,60 g de cholestérol libre non
estérifié par litre, un pigment, 0,050 g de bilirubine par litre (*) qui résulte
de la décomposition de l'hémoglobine, ainsi que des sels biliaires (3 à 4 g/L)
qui émulsifient les graisses en les réduisant en particules microscopiques et
permettent ainsi leur digestion dans l'intestin.
Un adulte sécrète en moyenne
0,5 à 1 litre de bile par jour, de façon continue. Elle est stockée dans la
vésicule et le canal cholédoque et est libérée dans le duodénum au passage des
lipides. La bile est extrêmement riche en corps dissous instables qui peuvent,
sous l'influence de différents facteurs, former des cristaux et des calculs
(c'est la lithiase biliaire) dans la vésicule et les voies biliaires.
(*) La bilirubine est un produit de la
dégradation des hématies ou globules rouges et qui est dans un premier temps
insoluble dans l'eau, c'est-à-dire que les reins ne peuvent pas l'éliminer dans les urines. Cette
bilirubine est appelée libre ou non conjuguée. On trouve dans le commerce des
bandelettes réactives qui permettent de différencier les valeurs normales (3 à 8
mg/L de sérum) des valeurs pathologiques (au-delà de 20 mg/L) par simple
trempage dans le sérum du malade.
Elle est prise en charge par l'albumine et
transportée dans le foie où elle sera glycuroconjuguée par une enzyme, la
glycuronyl-transférase. Elle est maintenant soluble dans l'eau et peut être
éliminée avec l'urine. C'est la bilirubine conjuguée. Ces deux types de
bilirubine vont déterminer deux grands types d'ictères : à bilirubine conjuguée
ou à bilirubine libre, avec pour chacun des causes bien spécifiques.
- Dans les ictères à bilirubine libre ou non conjuguée, les causes sont celles
qui augmentent les produits de dégradation des globules rouges : maladies
hémolytiques qui détruisent un nombre trop important de ces globules rouges et
provoquent l'ictère hémolytique, déficit dans les cellules hépatiques des
enzymes (notamment la glycuronyl-transférase) nécessaires à la transformation de
la bilirubine libre en bilirubine conjuguée ou tout autre facteur susceptible
d'augmenter la bilirubine libre dans le sang. Dans ces formes d'ictères, les
urines restent claires et cette particularité peut être un facteur de
diagnostic.
- Dans les ictères à bilirubine conjuguée, les causes sont à rechercher dans les
pathologies du foie ou des voies biliaires (ictères par hépatite) : hépatites à
virus, à bactéries, tumeurs du foie ou des voies biliaires, cirrhoses, fièvre
jaune, entre autres. L'une des caractéristiques de ces ictères à bilirubine
conjuguée est qu'ils génèrent souvent des urines très colorées, voire foncées. Dégradation des hématies - origine de la bilirubine Haut de page
Suc intestinal Suc entérique
Gastroentérologie, médecine biologique, endocrinologie
et métabolismes - [Angl. : Intestinal juice, Enteric juice]
N. m. * suc : du latin sucus, succus, sève, en biologie : liquide organique
produit par sécrétion et contenant des enzymes ; * intestinal : du latin intestina de intestinus [intestin(o)-, -intestinal], intérieur,
relatif à l’intestin, du pylore à l’anus ; * entérique : du
grec enteron [entér(o)-, -entéral, -entère, -entérique], intestin.
Le suc intestinal (on trouve encore parfois
l'appellation suc entérique) est un liquide clair et jaunâtre, alcalin et
sécrété par les glandes de Lieberkühn. Le suc intestinal
comprend de l'eau et des éléments minéraux qui assurent un pH neutre ou basique,
des enzymes et de la mucine.
Les entérocytes (cellules "en brosse" des
microvillosités) sécrètent des enzymes qui assurent les étapes finales de la
digestion et sont le siège de l'absorption des nutriments, de l'eau, des sels
minéraux et des vitamines. L'absorption des nutriments débute dans le duodénum,
mais est particulièrement importante dans le jéjuno-iléon. Haut de page
Suc gastrique
Gastroentérologie, médecine biologique, endocrinologie
et métabolismes - [Angl. : Gastric juice] N. m. * suc : du latin sucus, succus, sève, en biologie : liquide organique
produit par sécrétion et contenant des enzymes ; * gastrique : du grec gastêr [gastéro-, gastro-, gastre, gastrie], ventre, estomac.
L'estomac se divise en 2 régions principales
:
* Le fundus avec les grandes fundiques, qui occupe environ 85% de la surface de
la muqueuse gastrique et qui comprend essentiellement trois types de cellules :
- les cellules pariétales qui sécrètent l'acide chlorhydrique et le facteur
intrinsèque,
- les cellules principales ou à pepsine qui sécrètent la pepsine, et
- les cellules à mucus (ce mucus mettant la paroi gastrique à l'abri contre
l'acidité et l'action des enzymes).
* L'antre qui est la zone des glandes
pyloriques (le pylore est la communication entre l'estomac et le duodénum),
environ 15% de la surface de la muqueuse gastrique, avec deux types de cellules
:
- des cellules à mucus qui sécrètent aussi des pepsinogènes (groupe II) et
- les
cellules "G", principal type cellulaire endocrine de l'estomac, qui produisent
la gastrine.
La gastrine est l'hormone qui est responsable de la
stimulation de la sécrétion gastrique (l'autre mécanisme est nerveux : c'est une
branche du nerf vague ou pneumogastrique ou X - 10e paire de nerfs crâniens).
Lorsque l'on fait une exploration biologique de l'estomac, les 2 produits le
plus souvent dosés sont le suc gastrique et la gastrine.
- La gastrine est un polypeptide de poids moléculaire 1500, contenant une
quinzaine d'acides aminés. Sa sécrétion est provoquée par l'arrivée des aliments
au contact de la paroi antrale et interrompue par l'augmentation de l'acidité
gastrique. Son dosage se fait généralement par radio-immunologie sur un
prélèvement de 5mL de sang chez le sujet à jeun.
La valeur considérée comme
normale est de moins de 100 ng/L (nanogrammes par litre de sérum), mais cette
valeur peut varier notablement d'un laboratoire à l'autre. En ce qui concerne
les variations pathologiques, on observe une nette diminution après une
vagotomie et une augmentation dans l'anémie pernicieuse, le syndrome de
Zollinger-Ellison où l'on trouve un adénome des îlots de Langerhans qui produit
de grosses quantités de gastrine ; lors d'un ulcère duodénal, d'une gastrite
atrophique, d'une insuffisance rénale chronique, entre autres.
- Le suc gastrique est normalement incolore ou très légèrement teinté de jaune et
faiblement odorant. Il est secrété à raison de 1 à 1,5 litres par 24 heures. L'examen cytologique ne montre que quelques leucocytes,
hématies et cellules, sans débris alimentaires si le sujet est à jeun depuis au
moins 12 heures.
Quant aux bactéries, il n'y en a aucune qui résiste à la
forte acidité du suc gastrique qui est donc pratiquement stérile. Seuls les
bacilles de Koch (tuberculose) peuvent résister au milieu gastrique quand un
malade avale ses expectorations.
Le liquide gastrique est un mélange d'une
sécrétion acide produite par les puits gastriques du fundus (partie haute
de l'estomac), riche en HCl (acide
chlorhydrique) et d'une sécrétion alcaline, produite par la région
antropylorique (région de l'antre proche du pylore - partie basse de l'estomac), qui contient de la mucine
et du bicarbonate de sodium.
Les deux fractions acide et alcaline ne se
neutralisant pas, il en résulte, pour le liquide gastrique prélevé à jeun, un pH
voisin de 3,8. Dans certaines pathologies comme les ulcères gastroduodénaux,
l'anémie de Biermer entre autres, il est intéressant de doser l'acidité libre
(0,5 à 0,6 g d'HCl par litre et l'acidité totale (environ 1g HCl/L). Ces calculs
permettent ensuite d'évaluer le débit d'ions H+ en fonction de
l'acidité libre et du temps de recueil.
(*) Mucine : * muco : du latin mucus, mucosus [muc(o)-, -muqueux, -mucine], humeur visqueuse contenant des
protides, sécrétée par des tissus de revêtement, destinée à retenir poussières
et microbes ; * ine : du suffixe -in, -inal(e), -ine, servant
à transformer un mot ou un adjectif en un autre mot ou substantif.
La mucine est le principal constituant du mucus et lui confère ses propriétés de
viscosité et d'élasticité. C'est une glycoprotéine qui assure une fonction
structurale de protection dans les voies aériennes et digestives. Des chercheurs
ont montré que la mucine est capable de se lier par adhésion à certains virus et
bactéries, diminuant ainsi leur pouvoir de pénétration dans les cellules (virus)
et facilitant leur attaque par le système immunitaire (bactéries).
On trouve de
la mucine dans la salive, toutes les sécrétions muqueuses, la bile, la synovie,
mais aussi dans certaines tumeurs et liquides pathologiques. Les régions de l'estomac Haut de page
Suc pancréatique
Gastroentérologie, médecine biologique, endocrinologie
et métabolismes - [Angl. : Pancreatic juice] N. m. * suc : du latin sucus, succus, sève, en biologie : liquide organique
produit par sécrétion et contenant des enzymes ; * pancréatique : du
grec pankreas (utilisé en 1562 par Ambroise Paré) formé de pan-,
tout, et de kreas : chair, relatif au
pancréas, dont A. Paré disait "qu'il a partout similitude de chair".
Le pancréas est un organe d'environ 15 cm de long,
placé derrière l'estomac et devant les deux premières vertèbres lombaires.
Formé classiquement de 3 parties, la tête vers la droite, le corps et la
queue vers la gauche, il sécrète un suc digestif : le suc pancréatique (pancréas
exocrine),
éliminé par le canal de Wirsung et le canal accessoire de Santorini qui se déversent dans le duodénum, première
anse de l'intestin grêle, juste à la sortie de l'estomac.
De nombreuses
enzymes digestives sont présentes dans le suc pancréatique : protéases,
lipases et amylases. Outre son rôle exocrine, le pancréas a également
une importante fonction endocrine : les îlots de Langerhans sécrètent
deux hormones fondamentales : l'insuline hypoglycémiante et le glucagon
hyperglycémiant.
Le suc pancréatique est un liquide légèrement visqueux, presque incolore, jaune
pâle et dont le pH alcalin varie entre 7,5 et 9. Il est secrété à raison de 1,5
litre par jour et contient essentiellement des substances minérales et des
enzymes.
* Substances minérales : Na (sodium) et K (potassium) dont les
concentrations sont stables ; bicarbonates dont la concentration varie en
fonction du débit et est contrôlée par la sécrétine, produite par la muqueuse
duodénale au moment où le chyme acide arrive de l'estomac. C'est cette sécrétion
bicarbonatée qui va neutraliser l'acidité gastrique et permettre l'action des
enzymes digestives.
* Enzymes : Leur sécrétion est sous le contrôle de la CCK-PZ ou
cholécystokinine-pancréozymine, hormone peptidique de 33 acides aminés, qui est
élaborée par la muqueuse duodénale au passage des aliments, notamment les
graisses insaturées.
Cette hormone active la sécrétion des enzymes pancréatiques
: trypsine, chymotrypsine pour les protides, amylase et un peu de maltase pour
les glucides, lipase, phospholipases lécithinase et cholestérosestérase pour les
lipides ... Elle est aussi responsable de la contraction de la vésicule biliaire
en début de digestion. Relations foie - pancréas - duodénum Haut de page
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