Guido FANCONI
Pédiatre
suisse né le 1er janvier 1892 dans le canton des Grisons en Suisse, mort en
1979. Diplômé de l'Université de Zurich en 1918, il a également exercé à
Lausanne, Munich et Berne.
En 1929, il est nommé directeur de l'Hôpital des Enfants et titulaire de la
chaire de pédiatrie de l'Université de Zurich.
En 1930, préconisant les fruits crus dans le traitement des diarrhées
infantiles, il devient le précurseur des médicaments à base de pectine. C'est
l'un des fondateurs de la pédiatrie moderne. Il intervient dans des domaines
très variés comme les déshydratations et les équilibres hydroélectrolytiques,
le rachitisme et le métabolisme du calcium, la pneumonie, entre autres.
Jusqu'en 1962, il est le secrétaire général de l'Association Pédiatrique
Internationale et il s'est occupé des enfants défavorisés des pays
sous-développés.
Noël
FIESSINGER
Anatomiste français, né le 24 décembre 1881 à Thaon Les Vosges ; mort le 15 janvier
1946 à Paris. Éponymes associés : maladie de Reiter, syndrome de Stevens Johnson.
Ce syndrome est caractérisé par un érythème sévère multiforme avec éruption de la peau et lésions
de la muqueuse buccale, génitale et anale, des hémorragies qui encroûte les lèvres, associées
à de la fièvre, des maux de tête et une arthralgie.
Noël Fiessinger descend d'une famille de médecins alsaciens. Il a étudié à Lyon et Paris où il a
obtenu son doctorat en 1908. Il est devenu des Chef de clinique à Lyon et Paris en
1910.
Les plus hautes responsabilités dans les hôpitaux de Paris lui ont été confiées.
Il était responsable du grand laboratoire de l'Hôpital Beaujon, et en 1931 a été nommé à la
chaire de médecine expérimentale et la chaire renommée de médecine clinique
à l'Hôtel-Dieu.
En 1908 Fiessinger a élucidé l'histogenèse de la cirrhose. Ce processus dégénératif des cellules du foie est le même quel que
soient les conditions, pathologiques ou autres, qui la déterminent. Il a démontré l'existence d'enzymes dans les
globules blancs du sang, et a montré que ces cellules, d'après leur type, contiennent
des protéases ou lipases.
Pendant la première guerre mondiale, il a fait des observations majeures dans la biologie des blessures de
guerre. Après la guerre Fiessinger s'est révélé être un physiologiste éminent. Il était parmi les premier
à définir les principes d'exploration utilitaires d'un organe qu'il a appliqués
avec succès au foie, à travers de nouvelles épreuves comme le galactose et la
teinture rose de Bengale. Il a découvert la maladie Fiessinger-Leroy-Reiter. Il
a eu une influence considérable sur le monde médical de son époque. Haut de page.
Alexander
FLEMING (Sir)
Alexander
Fleming est né dans une ferme du Ayrshire ('Écosse), le 6 août 1881, mort le
11 mars 1955 à Londres. En juillet 1901, il obtient une bourse de début d'études
en médecine à la St. Mary's Hospital Medical School où il présentera une thèse
sur les infections microbiennes et les moyens de les combattre. Il obtient son
diplôme de docteur en médecine et une médaille d'or de l'université de
Londres, en 1908. Comme il pense devenir chirurgien, Alexander Fleming obtient
le titre de Compagnon du Collège royal des chirurgiens.
Alexander Fleming commence ses travaux sur le
traitement des infections bactériennes, qui à l'époque font des ravages. Il
dispose pour cela d'un petit laboratoire de recherche en sous-sol au centre
d'inoculation de l'hôpital St. Mary's, qui deviendra par la suite l'Institut
Wright-Fleming. En septembre 1915 Fleming épouse Sarah Marion Mac Elroy, une
infirmière. Il est nommé professeur de bactériologie, en 1928.
Le 3 septembre 1928, alors qu'il observe l'inhibition de la croissance de
colonies staphylococciques sur une boîte de Pétri, contenant une culture
de bactéries se développant sur une couche d'agar-agar, une moisissure verte,
ressemblant à celle du fromage de Roquefort, trouble sa culture. Alexander
Fleming observe que la moisissure verte a littéralement anéanti la culture de
bactéries. Il constatera bien vite que cette moisissure est active sur un grand
nombre de bactéries.
Au microscope il découvre un champignon, qu'il appellera "penicillium
notatum". La substance antibactérienne portera le nom de pénicilline,
tiré du nom latin du champignon "penicillium". Il présente sa découverte
fabuleuse devant le gratin de la science et de la médecine du Medical Research
Club, qui reste cependant sceptique, le 13 février 1929.
Ce n'est que 12 ans plus tard que sa découverte prend toute son importance au
niveau médical, avec les travaux majeurs de Sir Howard Florey et de son équipe
de l'université d'Oxford, avec Ernst Boris Chain. Ces derniers réussissent
l'extraction et la purification de la pénicilline qui peut être utilisable,
bien que semi-pure. Le 16 août 1941, l'effet thérapeutique de la pénicilline
et son innocuité sont reconnus.
En 1943, il aide à soigner à la pénicilline l'infection d'un adolescent, présentant
une septicémie. Après utilisation de la pénicilline, la fièvre est tombée
spectaculairement et, après trois jours, le malade était apparemment guéri.
En ces temps de guerre, c'est au Canada et aux États-Unis principalement que la
pénicilline est mise au point en vue de son exploitation commerciale. Chaque
dose coûte une fortune. Mais la substance sera vitale pour vaincre non
seulement les infections des plaies de soldats blessés, mais pour combattre des
épidémies de fièvre typhoïde et de typhus.
Alexander Fleming portera pour le reste de sa vie
les honneurs de sa découverte : il est fait membre de la Royal Society de
Londres en1943, reçoit la Croix de Chevalier en1944, est anobli par le roi
George VI en Juillet 1944 ; le 7 décembre 1945 Alexander Fleming partage le prix
Nobel de médecine avec Howard Florey et Ernst Boris Chain,
pour leurs contributions à la mise au point du traitement antibiotique par la pénicilline
et leurs apports au développement de la médecine moderne. Haut de page.
Asbjorn
FÖLLING
Médecin
et biochimiste norvégien né en 1888, mort en 1973. Il a décrit la
maladie qui porte son nom (plus connue maintenant sous le nom de PCU ou
phénylcétonurie). En 1934, Asbjorn Fölling a rapporté qu'il avait découvert la cause de retard mental
chez deux enfants. La maladie, phénylcétonurie, est encore appelée la maladie de
Fölling en Norvège. Cet article retrace toutes les étapes qui l'ont mené à la découverte de la cause de
phénylcétonurie.
Asbjorn Fölling fut médecin à Oslo, puis s'est spécialisé dans les
applications de la chimie à la médecine. Une réaction au phénylpyruvate en excès
et au chlorure ferrique a provoqué un changement de couleur aux échantillons de l'urine acidifiée des enfants Egeland.
Fölling a testé ensuite de nombreux enfants présentant un retard mental et a
trouvé que huit d'eux avaient aussi une phénylcétonurie.
La découverte a été publiée dans norvégien et allemand dans 6 mois des expériences originales.
Il a aussi permis d'améliorer les régimes alimentaires de ces enfants. Haut de page.
Jacques
FORESTIER
Né
en 1890, mort en 1978, le français Jacques FORESTIER a été le plus grand
rhumatologue de sa génération. Au congrès international de rhumatologie en
1977 à San Francisco où il était présent, un hommage solennel lui a été
rendu à la séance d'inauguration devant tous les participants.
Et cependant il n'était ni professeur ni médecin
des hôpitaux. Après son Internat en médecine il est devenu médecin thermal
à Aix-les-Bains, où son père Henri FORESTIER était déjà installé. Après
la guerre de 14-18 durant laquelle il s'est distingué comme médecin d'une unité
de zouaves, il a commencé son Internat à l'Assistance Publique de Paris où il
a mis au point le radiodiagnostic par le lipiodol.
Utilisée pour la première
fois chez l'homme, la méthode a permis un repérage précis de compression médullaire
et a été utilisée par tous les neurochirurgiens jusqu'à une date récente,
remplacée alors par les techniques du scanner et de l'IRM.
FORESTIER l'applique
ensuite au radiodiagnostic de l'appareil bronchique puis à l'urètre, à l'utérus,
aux veines et au système artériel. Invité aux États-Unis en 1925 par la Société
Américaine de Radiologie, le « docteur lipiodol » obtint un succès considérable.
Pendant les trois mois de son séjour, il présente sa méthode dans la plupart
des centres médicaux de l'Amérique du Nord. De son côté, il est impressionné
par l'organisation et les méthodes de travail américaines. Il décide de s'en
inspirer lorsque, après avoir hésité, il s'installe à Aix-les-Bains pour
prendre la succession de son père, médecin thermal réputé. Les découvertes
vont suivre et se succéder après la Première Guerre, pendant et après la
Deuxième Guerre.
Le 1er mars 1929 le traitement de la polyarthrite rhumatoïde par les sels d'or
à partir des quinze premiers malades de sa série est présenté à la tribune
de la Société Médicale des Hôpitaux de Paris, communication historique à
laquelle fait suite un article confirmatif dans LANCET (27 février 1932).
C'est
la première fois qu'un traitement se montre efficace pour améliorer
nettement les signes et l'évolution dans une maladie longue, douloureuse et
invalidante. La méthode se généralise en Europe, plus difficilement aux États-Unis
en raison des accidents cutanés et rénaux possibles. Elle a été utilisée
largement dans le monde jusqu'à la fin des années quatre-vingt ; supplantée
peu à peu par le traitement corticoïde symptomatique et le méthotrexate après
essai d'autres substances (antipaludéens, pénicillamine, ciclosporine, etc.).
En 1931, il distingue clairement et pour la première fois en particulier grâce
à l'apport de la vitesse de sédimentation globulaire, les rhumatismes
inflammatoires qui comprennent les arthrites et les rhumatismes dégénératifs
auxquels convient le mot allemand « d'arthroses ».
En 1934 il montre que la clef du diagnostic précoce de la
spondylarthrite ankylosante est dans la radiographie des sacro-iliaques.
En 1953, il établit l'existence dans la pathologie du rachis, à côté de
l'arthrose et de la dégénérescence discale, de l'hyperostose sénile observée
volontiers chez des sujets athlétiques, qui raidit certes mais qui n'est pas
douloureuse et n'appelle pas de traitement. Dans le monde rhumatologique, c'est
la « maladie de Forestier ».
En 1955, c'est la description à partir de vingt-cinq observations suivies avec
un recul important de la pseudopolyarthrite rhizomélique (polymyalgia
reumatica) que certains de ses élèves ont appelé la deuxième maladie de
FORESTIER. Haut
de page.
Sigmund
FREUD
Sigmund
Freud est né à Freiberg (Moravie) le 6 mai 1856, mort le 23 septembre 1939 en
Angleterre. En 1860, son père fait
faillite et la famille se réfugie à Vienne. C'est dans cette ville que Sigmund
obtient son baccalauréat et fait ses études de médecine.
En 1876, il entre au
laboratoire de Ernst Wilhelm Brücke et y commence une carrière en
anatomophysiologie du système nerveux. Diplômé de médecine en 1881, il se
marie le 14 septembre 1886 et aura trois enfants. Il entre ensuite dans le
service psychiatrique du professeur Theodor Meynert.
En 1885, à l'occasion
d'une étude sur la cocaïne, il met en évidence ses propriétés analgésiques
et publie "Über coca", un ouvrage louant les vertus de la substance
mais qui lui sera plus tard reproché par le corps médical viennois.
En 1885
Sigmund Freud va faire un stage à Paris, dans le service du neurologue français
Jean Charcot. A l'hôpital de la Salpêtrière, Freud observe les manifestations
de l'hystérie, les effets de l'hypnotisme et la suggestion. Il propose à
Charcot de traduire certains de ses ouvrages en allemand : "Leçons sur les
maladies du système nerveux" est publié en 1886.
Après un bref séjour à Berlin où il s'intéresse à la neuropathologie
infantile Freud retourne à Vienne et y ouvre son propre cabinet de
consultation. Il utilise l'électrothérapie et l'hypnose, mais recherche
constamment de nouveaux moyens thérapeutiques.
En 1889, il se rend à Nancy étudier
les méthodes du professeur Hippolyte Bernheim pour lequel l'hypnotisme n'existe
pas réellement. Pendant dix ans, Freud va se consacrer entièrement au
traitement des malades et créer jour après jour la psychanalyse.
Le cas d'Anna
O., relaté par Joseph Breuer dans "Études sur l'hystérie", est
traditionnellement reconnu comme le premier pas vers la théorie freudienne. Les
deux médecins, qui se connaissent de longue date, sont amenés à se pencher
sur les symptômes d'hystérie présentés par cette jeune femme. Au fur et à
mesure des consultations, Freud met en évidence l'origine des manifestations :
pour lui, "l'accès hystérique est un souvenir, la revivification
hallucinatoire d'une scène ayant joué un rôle important dans la
maladie".
Entre 1887 et 1902, il travaille à élucider les mécanismes du
refoulement et la formation des symptômes, découvre l'Œdipe (1897) et rédige
"l'Interprétation des rêves" (1900) qui fait pour la première fois
du rêve un objet d'étude scientifique.
En 1905, il publie "Trois essais
sur la théorie de la sexualité", second ouvrage capital avec "le Mot
d'esprit dans ses rapports avec l'Inconscient". La psychanalyse est devenue
la théorie du fonctionnement de l'appareil psychique. Et cette théorie fait
des émules …
Sous la forme de la Société psychologique du mercredi d'abord,
institution analytique créée en 1902 qui regroupe les premiers disciples de
Freud comme Paul Federn et Carl Gustav Jung, puis sous celle de la Société
psychanalytique de Vienne (1908).
Entre 1910 et 1930, Freud fait publier un
certain nombre d'ouvrages. Parmi eux, "Totem et tabou" (1913) qui lui
permet d'introduire la notion de "narcissisme" à travers l'histoire
des origines de l'humanité.
En 1920, c'est "Au-delà du principe de
Plaisir" ; Freud y expose ce qu'il désigne comme les pulsions de vie et de
mort et soumet le modèle de l'appareil psychique faisant intervenir le Moi, le
Ça et le Surmoi. Enfin, appliquant les théories psychanalytiques aux
civilisations, il dénonce, d'abord dans "L'avenir d'une illusion"
(1927) puis dans "Malaise d'une civilisation" (1929), le poids que la
religion et la morale civilisée imposent à l'enfant.
En 1930, Freud reçoit le
prix Goethe et ainsi la reconnaissance de l'Allemagne. Mais Hitler se profile à
l'horizon et quatre ans plus tard, les nazis brûlent ses livres à Berlin.
Freud est alors contraint à l'exil. Il quitte Vienne en 1938 pour s'installer
en Angleterre où il continue à traiter de rares patients.
Opéré une première fois en 1923 pour un début de cancer à la mâchoire,
Freud souffrira tant de la progression du mal que le 21 septembre 1939, il
demande à son médecin d'abréger son calvaire. Deux centigrammes de morphine
le plongent dans le coma. La mort surviendra deux jours plus tard. Haut
de page.
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